Jack London a écrit que ce n'est pas la destination qui compte mais le voyage. Mon voyage photographique professionnel a débuté il y a plus de trente ans et je n'ai toujours pas atteint ma destination. Et, convenons-en, c'est peut-être le crédo du photographe. Entre 1992 et 1993, j'ai photographié les histoires de sans-abris et de drogués dans les rues de Washington, DC tout en apprenant le métier de photo-reporter aux côtés de personnes remarquables et qui m'ont inspiré : Matthew Barrick enseignant à la Catholic University of America, Paul Hosefros du New York Times et James Hubbard, trois fois nominés pour le prix Pulitzer. Ils m'ont enseigné ce qu'est un reporter : être là, au cœur des événements, quoiqu'il arrive, au bon moment. Et faire preuve d'empathie. Mais, il y a toujours un prix à payer. Si vous pouvez faire ce métier tout en gardant une idée de qui vous êtes, alors vous avez vraiment accompli quelque chose d'impressionnant. Après plus de 25 années passées à couvrir pour Associated Press puis La Provence, à Marseille et dans le monde, l'actualité dans ce qu'elle a de plus large : guerre au Kosovo, attentats de Madrid, inondation meurtrière à Bab-el-Oued, le Bataclan, grands événements sportifs, politiques, incendies, règlements de comptes... le bruit et le chaos auront eu raison de moi.
C'est dans la nature, le calme et le silence que je me suis retrouvé.
Dans ma ferme, j'ai la chance d'avoir un terrier qui abrite chaque printemps une ou deux renardes. L'année dernière, elle ont donné naissance à 7 renardeaux. A la fin de l'été, l'un d'entre eux (photo) emporté par ses jeux est venu jusqu'à moi sans se rendre compte de ma présence.
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Au cœur de l'Europe, j'ai aménagé une ferme à images : un endroit où l'on cultive des histoires photographiques et où je pourrais co-exister auprès d'une biodiversité fragile mais bien vivante. Dans ma forêt, où se trouvent mes affûts équipés de vitres sans tain, à mes prairies habitées d'insectes, de mammifères, d'une herpétofaune préservés de la main de l'Homme et de sa chimie, à la réserve de ciel profond où se lovent des millions d'étoiles au-dessus de ma maison, j'ai appris à réduire l'espace qui me séparait de la nature. Jour après jour, j'apprends à me rendre inoffensif pour cette vie foisonnante. A lui rendre l'espace qui est le sien. Et elle me le rend bien.
Plus de deux cents espèces d'oiseaux vivent autour de ma ferme à images dont certaines se font rares en France : pygargue à queue blanche, spatule blanche, moineau friquet, chardonneret élégant, tourterelle des bois, cigogne noire, chouette de l'Oural, pie grièche, pic vert, noir, épeiche, mar... Certains nichent dans ma grange ou mes nichoirs : chouettes hulottes, rougequeue noir, mésanges charbonnières, mésanges nonettes, sitelles torchepot... Les mammifères ne sont pas en reste avec cette famille de fouines dont je suis les aventures quotidiennes autour de ma maison. Des renards, des blaireaux qui ont leurs terriers tout autour de nous et des chevreuils, des cerfs, des sangliers énormes que l'on croise en nombre un peu plus loin, dans des villages abandonnés des Hommes. Les reptiles et les batraciens sont aussi ici, chez eux. Quel plaisir de revoir des salamandres dans le lit de notre ruisseau, ou des cistudes dans les rivières avoisinantes.
L’hiver, c’est la saison durant laquelle il est conseillé de nourrir les oiseaux dans son jardin ou sur son balcon. Même lors des hivers assez doux, il est utile de les aider car leurs ressources alimentaires « naturelles » (graines laissées sur pied dans les cultures, baies dans les arbustes, etc.) ont tendance à diminuer à cause des techniques agricoles modernes. Ce sera ainsi l’occasion d’observer des espèces qui, le reste de l’année, ne s’approchent pas des maisons ou sont discrètes (sitelle, verdier, mésanges, etc.).
Cistude d'Europe (emys orbicularis) nageant dans la rivière Zrmanja en Croatie après avoir respiré en surface.
Emys orbicularis est une espèce de tortues de la famille des Emydidae. En français elle est appelée Cistude, Cistude d'Europe, tortue de Brenne, tortue des marais ou tortue bourbeuse
Parc Manuel Antonio. Un singe capucin se retrouve au milieu de touristes. Le parc Manuel Antonio a augmenté sa fréquentation de 1000 personnes à 3000 personnes/jour.
Le sapajou capucin (Cebus capucinus) est un singe du Nouveau Monde de la famille des cébidés. C’est la seule espèce de capucin dont la fourrure est noire sur le corps, les jambes et la queue. La coloration noire s’étend jusqu’à l’arrière de la tête en formant une calotte, certainement à l’origine de son nom vernaculaire « capucin moine ».
Silhouette d'un babouin s'approchant d'un point d'eau pour aller boire au coucher du soleil tandis que le ciel orangé se reflète à la surface, dans le Parc national Kruger (Kruger National Park) qui est la plus grande réserve animalière d'Afrique du Sud. Sa taille est comparable à celles d'Israël ou du Pays de Galles. Il couvre plus de 20 000 km2, est long de 350 km du nord au sud et large de 60 km d'est en ouest.
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Être photographe, c'est témoigner. Être photographe animalier, c'est témoigner du vivant, de la fragilité du monde, de son évanescence. C'est cohabiter avec la nature qui nous entoure pour entrer dans une dimension intime - et pour entrer dans le cercle intime d'un monde sauvage qui se rétrécit, il faut le comprendre, trouver cette distance minimale de mise au point qui offre au photographe de nature un portrait juste et honnête de notre petite planète.
Aujourd'hui, je partage ma vie professionnelle entre ma ferme à images, des voyages photos en Namibie, Bostwana, Costa Rica, Ecosse et Finlande et le tournage de documentaires pour la télévision. Mon dernier grand frisson ? Ces heures passées en octobre dernier en Finlande, à la frontière Russe, auprès d'un ours brun de 300 kg. Je souhaitais faire des images au grand angle de ce beau plantigrade au plus près du sol. Quelle ne fut pas ma surprise quand mon nouvel ami décida de s'installer devant mon frêle affût dont la porte était grande ouverte, barrée par un simple filet de camouflage. Un tout petit mètre nous séparait. Un tout petit mètre et un mince filet de camouflage, rien de plus. Je m’asseyais sur le sol tandis qu'il faisait de même. Nous n'avions jamais été si proche lui et moi. Je l'écoutais respirer : il soupirait. J'observais ses oreilles en perpétuel mouvement : il écoutait chaque son de la forêt. Je n'avais qu'à tendre le bras et à me pencher un peu en dehors de ma coquille de bois pour le toucher. Je ne le fis pas. Je le respectais trop lui, ce moment et ce cadeau qu'il me fit. Le soleil fuyait vers un autre point du globe, la lumière s'effaçait mais nous, nous étions là, immobiles, trop à l'étroit dans nos corps d'animaux. J'étais déguisé en Homme et lui en féroce prédateur. En l'observant si placide, si mystérieux, si vivant, je pensais à celles et ceux qui le pourchassent, le chassent, le craignent et qui aimeraient le voir disparaître du paysage sinistré de leurs vies. Jamais dans mon existence, je n'avais ressenti si puissamment le sens du mot cohabiter. Du vivre ensemble. L'instant me bouleversa. Il se transforma en éternité de reconnaissance. Je me sentais vivant. Un être vivant, comme lui. Nous étions pareils.
Environ 1500 ours bruns peuplent les forêts de Finlande. Ils sont particulièrement nombreux le long de la frontière russe, là où les hommes se font moins nombreux. La population sauvage d'ours en Europe est constituée d'environ 50 000 à 60 000 individus de la sous-espèce Ursus arctos arctos. La plupart vivent dans les territoires sauvages du Nord et de l'Est du continent.
Lors d'un tournage pour Arte dans le no man's Land qui sépare la Finlande de la Russie, cet ours brun est venu me tenir compagnie pendant plusieurs heures.
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Dans cet écosystème que l'on appelle la Terre, nos communautés d'organismes peuvent interagir pacifiquement dans une nature bien vivante. Une nature vivante signifie qu'Homo sapiens n'agit pas en tant que force perturbatrice et destructrice. Qu'il accepte l'absolu nécessité de maintenir une grande diversité d'organismes dans un environnement naturel si, à son tour, il ne veut pas disparaître. Après tout, nous sommes les derniers représentants du genre Homo. Cela devrait nous interpeller.
C'est aussi le rôle du photographe de nature.
Une otarie des Galapagos ou lion de mer (Zalophus wollebaeki - Galapagos Sea Lion) endormie sur un banc à Puerto Ayora aux Galapagos, Equateur.
Cet oiseau est un Gros-bec Casse-noyaux photographié au coeur de l'hiver depuis un de mes affûts installé dans ma ferme.
Quetzal resplendissant, espèce quasi menacée.
Le quetzal resplendissant (Pharomachrus mocinno) est une espèce d'oiseau de la famille des Trogonidae. Il figure sur les Armoiries du Guatemala, dont il est l'oiseau national, et donne son nom à la monnaie du pays, le quetzal.
Le Quetzal est l'un des oiseaux emblématiques du Costa Rica, c'est un oiseau qui ne peut pas survivre en captivité.
Un couple de Cigogne Blanche préparent leur nid à Garesnica, Croatie.
Une otarie à fourrure du Cap (Arctocephalus pusillus pusillus) nage dans l'océan devant sa colonie qui se repose sur la plage de Sandwich Harbor, sur la côte Atlantique de Namibie (parc national du Namib-Naukluft). La colonie en arrière-plan compte environ 10 000 individus.
Sandwich Harbor est classé site RAMSAR car il est l'une des plus importantes zones humides d'Afrique australe pour les oiseaux d'eaux.
Colonie de fous du cap (Morus capensis - blue-eyed Cape gannet, espèce endémique d'Afrique Australe) nichant dans la réserve de bird island, à Lambert's Bay, en Afrique du sud. Certains oiseaux nichent au sol tandis que d'autres, en vol, décollent ou attérrissent dans la colonie. Birds island est l'un des cinq sites au monde où les fous du cap nichent.
Portrait d'un lionceau (panthera leo) s'entraîne à chasser, en Afrique du Sud.
Les lions sont menacés par la chasse et les activités humaines. Leur population connaît un déclin constant.
MEROU PATATE ( POTATO BASS - Epinephelus tukula) est un poisson marin appartenant à la famille des Serranidae.
Il fait partie des plus gros et grands merous. Il vit dans l'océan indien, ici sur les récifs de Ponta do Ouro au Mozambique.
REQUIN TAUREAU ou Ragged Tooth Shark ou Raggies - Carcharias taurus
Espece quasi menacee
Le requin taureau mesure generalement entre 2,5 mètres et 2,8 mètres, mais on a observe des individus dont la taille atteignait 3,70 m.
Son corps est massif et allonge. Son dos et ses flancs sont gris-brun ; son ventre est plus clair, s'approchant du blanc.
Sa grande gueule et ses dents effilees et recourbees lui donnent un air agressif, mais il est néanmoins inoffensif pour l'homme.
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Crédits photos 📸 Florian Launette / Maxppp
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